Le SNUPFEN Solidaires est le syndicat majoritaire à l’ONF (Office National des Forêts), établissement public qui assure le suivi de 4.5 millions d’hectares de forêt en métropole dont 3 millions de forêts communales appartenant à 13 000 communes (1/3 des communes sont propriétaires de forêts en France) … Dans cet établissement, le rouleau compresseur de la réforme néolibérale a commencé en 1985 et s’est intensifié après les grandes tempêtes de 1999 à partir de 2001-2002 avec des conséquences sur la santé psychique de nombreux gardes forestiers (dépressions, burn out, tentatives et suicides sur les lieux de travail, etc).
La forêt est l’objet de convoitises accrues de l’industrie forestière (coupes rases, plantations principales d’essences résineuses exotiques…).
Globalement, les forêts sont, avec les océans et les sols, les seuls espaces naturels à pouvoir stocker naturellement du CO2. Pour cela, les forêts ont plus besoin de vieillir que d’être exploitées industriellement … Cela est possible car la forêt française, encore majoritairement feuillue et diversifiée dans son ensemble, est jeune : 80 à 150 ans et il serait possible de mettre en place un modèle de sylviculture à couvert continu.
Depuis 2018, avec les grandes marches citoyennes et le Manifeste de Tronçais, les forestiers publics regroupés en intersyndicale alertent l’opinion publique, rejoints maintenant par de grandes assos nationales et internationales (Canopée-forêt vivantes, FNE, Green Peace…). De nombreux documentaires expliquent cette situation : Le temps des Forêts (2018) , A l’abri des activités humaines (2024)…. mais aussi le monde de la culture d’une façon générale (livres [Main Basse sur les forêts, 2018], conférence gesticulée [ma petite forêt, 2023], théâtre [L’Entrée en Résistance, 2019], danse moderne [Vivantes, 2024] , chansons [Usine à Bois, 2018 ]…).
Des luttes citoyennes naissent un peu partout en France, dans les Pyrénées. Fin juin se tiendra dans le Limousin le deuxième Rassemblement de l’Appel des Forêts Vivantes.
A l’ONF, les luttes syndicales ont obtenu l’arrêt des suppressions de postes mais le recrutement de fonctionnaires – garant de la neutralité du service public – est stoppé depuis 2020.
La forêt est un sujet émergent qui traverse l’ensemble de la Société : par ses paysages, ses rôles naturels (qualité de l’eau, de l’air, les pluies, les vents, les sols, réservoir de biodiversité…) mais aussi sur les bénéfices sur la santé psychique d’une façon générale, etc.
Par cette répression syndicale (cf ci-dessous) les forestiers du Snupfen alertent encore de leur situation de plus en plus psychiquement alarmante.
Daniel Pons, SNUPFEN Midi-Pyrénées